Cela fais déjà une bonne dizaine de minutes que je vole à travers la ville, me cachant parfois derrière les arbres pour éviter de me faire remarquer. Les étoiles parsèment le ciel, et s'il n'y avait pas ce manque d'oxygène, j'aurais aimé les atteindre. Par moment, je monte de plus en plus haut, puis me laisse soudainement tomber, ressentant le vent s'infiltrant dans mes vêtements, semblant vouloir me pousser vers le haut, impuissant. J'aime cette sensation de lâcher prise, de ce sentir vivant dans un monde où nous ne sommes pas censés exister. Il y a quelques heures, je n'aurais jamais pensé me transformer devant Lionel. Bien évidemment, il a paniqué à ma vue, pâlissant, les membres tremblants, avant de finalement tourner de l'œil. Depuis, j'ai quitté son appartement. 

Avec un peu de chance, il pensera que tout ce qu'il a vécu dernièrement n'était qu'un rêve sordide.

Je me rapproche une énième fois du sol, à grande vitesse. Je suis fatigué de tout ça, fatigué de devoir me cacher en permanence, fatigué de mentir sur mon identité, fatigué de rechercher une quête dont je connais le but mais pas le déroulement. Soudain, mes ailes disparaissent. Ce n'est peut-être pas plus mal après tout, de me rompre la nuque en souhaitant être libre. Peut-être est-ce la meilleure des solutions. Alors que ma tête s'apprête à heurter le sol, je sens deux bras m'encercler puis l'eau m'absorber. J'ouvre mes yeux que j'avais clos dans la chute pour réaliser que je me trouvais dans le lac de la ville. Je sors la tête de ce liquide froide qui ralentit mes mouvements. Mon regard s'écarquille en découvrant Xaphan se détransformant devant moi.

-P*tain la vache! Fais gaffe quand tu te détransformes!

-Pa...Xaphan?! Qu'est-ce que tu fous là?!

Il me regarde, sans vraiment comprendre mes mots, un fin sourire sur les lèvres.

-Je ne sais pas, j'étais chez Elena quand elle m'a réveillé en disant qu'il se passait un truc bizarre au parc. J'ai pas eu le choix, j'ai du me lever et survoler la ville.

-Le pourvoir des anges?

-Non, je ne pense pas, même moi j'ai senti que quelque chose n'allait pas. Depuis que t'es là, c'est comme ci on avait développé un instinct protecteur avec Elena. Pourtant, un démon n'est pas censé ressentir ce genre de chose, c'est contre nature.

C'est alors que je me suis mis à faire la chose la plus insensée qui m'ait été donné de réaliser. Je plonge ma tête sous l'eau pour cacher mes larmes naissantes avant de faire couler Xaphan en abattant ma force sur ses épaules. Il me regarde, perplexe de mon geste soudain. Tout deux sous l'eau, avec pour seul lumière la lune, j'articule le mot "papa" sous son regard écarquillé avant de le prendre dans mes bras. Au début, il ne bouge pas, comme paralysé, avant de finalement me repousser d'un geste vif et de remonter à la surface. J'en fis de même, quelques secondes plus tard.

La nuit fut courte et pas de tout repos. Xaphan m'a amené chez Elena, sans dire un mot depuis notre altercation. Je sentais coupable, mais j'en avais besoin pour garder les pieds sur terre. Une serviette sur la tête, ne portant qu'une unique caleçon, Xaphan me lance au visage une serviette sèche que je m'empresse de saisir au vol. Elena descend, vêtue d'un peignoir pourpre, et nous regarde avec surprise.

-Pourrais-je savoir ce que vous avez fait pour vous retrouvez dans un état aussi lamentable?

-Disons qu'un type, dont je ne citerais pas le nom, a loupé son atterrissage.

Xaphan appuie sur le dernier mot. Ma mère me lance un regard désapprobateur avant de hausser les épaules et de retourner dans sa chambre, sans plus de considération à mon égard. Xaphan, quant à lui, pousse un profond soupire avant de se secouer énergiquement le tissu contre sa chevelure. Puis, il se place en face de moi, me scrutant du regard, fronçant les sourcils avec une telle concentration que cela ne lui ressemblait pas. Par la suite, il agrippe mon menton d'une main de fer, observant mon visage sous tous les angles possibles et imaginables, me provoquant une profonde douleur dans la nuque. Enfin, il me relâche avant de prendre son téléphone, de composer un numéro sur l'écran, puis de coller le cellulaire à son oreille.

"Ouais Doc, je sais que ce n'est pas le moment mais aurais-tu encore tes capsules de voyage dans le temps? Je m'en fous que ça me coûte une blinde, je t'enverrais deux de mes succubes si besoin! Dans deux heures?! Mais tu vas les chercher dans le Styx tes p*tains de médocs à la c*n?! J'te donne 1h, pas plus."

Et il raccroche sous mon regard d'incompréhension le plus total. Avait-il parlé de capsules de voyage dans le temps? C'est à peine croyable! Puis, sans me jeter le moindre regard, il range ton téléphone dans la poche de son jean, les yeux perdus dans le vide.

"Alors comme ça j'ai un fils?" articule-t-il difficilement "Et qui est au courant à part moi?"

J'avale avec difficulté ma salive sous ses yeux rouges qui me transpercent désormais.

Ne pas interférer dans le passé au risque de briser l'avenir.

"Tu comptes me répondre oui ou non?!"

-Si je le fais, je risque de changer le futur et, maman et toi, risquez de ne plus être ensemble..

-Et c'est qui ta mère?"

Soudain, une plaque de glace se forma sous les pieds de Xaphan, le faisant chuter en arrière. Elena, du haut des marches, affiche un sourire espiègle.

"Lève encore la voix sur mon protégé et tu passes la nuit dehors."

Xaphan se relève, des flammes de colère dansant dans son regard. Il lance un sort en direction de ma mère qui l'esquive avec légèreté, étouffant un rire derrière sa main droite.

"Un jour j'te cramerais les ailes!"

-Cause toujours tu m'intéresses.

-En attendant c'est pas moi qui fout mon soit disant protéger dehors!

-Casse toi Xaphan."

Il me jette un regard furieux en ouvrant un portail devant lui. Ma fascination pour les couleurs tourbillonnantes fut de courte durée lorsqu'il murmura suffisamment bas pour ne pas que ma mère nous entende "on n'en a pas fini tous les deux" avant de disparaître dans un flash de lumière. Je baisse le regard lorsqu'Elena arriva à ma hauteur, après être descendue de l'escalier. Elle me caresse la tête.

"Je suis désolée pour hier. Si je peux faire quoique ce soit.."

Elle s'arrête en se pinçant la lèvre inférieure avant de me prendre dans ses bras.

"Je ne comprends pas. On s'est rencontré il y a peu de temps et pourtant j'ai l'impression de te connaître depuis toujours. Pour une raison que j'ignore, je n'ai pas envie de me séparer de toi."

Mon regard s'humidifie mais je retiens mes larmes en la serrant dans mes bras. J'ai enfreint les règles, j'ai interféré le passé et j'ai tenté de mettre fins à mes jours. Cela en valait il la peine? Fal, j'ai tellement besoin de toi, je ne veux plus être seul dans ce combat. Combien de jours vais-je devoir endurer ça? Déjà 3 et je perds la tête. Encore 2 univers après celui ci? Je n'y survivrais pas.

"Ablam, tout va bien?"

-Mon nom est Amy. Et je suis ton..."

Soudain, une main se positionne sur ma bouche. Je sens une capsule glisser entre mes lèvres. Je me débats avant de finalement l'avaler dans une légère toux. Je me détache de l'emprise d'Elena et me tourne vers Xaphan qui me sourit méchamment.

"Retourne auprès de ta succube de mère et ne revient plus jamais ici."

J'entends à peine le cri d'Elena lorsque je sentis une douloureuse brûlure au creux de mon estomac. Je tousse ce qui ressemble à de la cendre avant de perdre connaissance.

Note d'auteur:

7 ans... 7 années, jour pour jour, que ce blog existe et j'hésite à le fermer. Il ne m'apporte rien et je ne pense pas qu'il reste des lecteurs pour me lire. C'était...étrange de relire mes histoires, de les redécouvrir, de constater une évolution de mon style d'écriture. La question est.. Est-ce que je dois achever mes œuvres? J'ai perdu mes idées et rédige des histoires dans un style très différent. Et malgré tout, j'ai repris ce petit morceau de texte que j'avais abandonné en 2018 pour l'achever aujourd'hui. Peut être que dans quelques années je déciderais de tout reprendre, tout réécrire, et pourquoi par pousser le délire jusqu'au bout et me faire publier? On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve mais cette date, le 11/12/2013, jour de création de ce blog, je ne l'ai jamais oublié.

Peut être à bientôt sur ce blog.

Je me sens bien, il fait si chaud. J’entrouvre les paupières, distinguant une pièce claire éclairée par de faibles rayons lumineux émanant de la fenêtre. Je me débarrasse de la couverture. Qu'est-ce que je fais ici? Je me rappelle pourtant m'être endormi sur le banc près du pont. Je m'assis en me pinçant l'avant bras. Ai-je changé de dimension? Aurais-je accomplis ma mission sans le savoir? Non je ne le pense pas, ce serait trop simple, trop insensé. Il doit il y avoir une explication logique. Soit j'ai vraiment changé de dimension, ce qui ne serait pas une si mauvaise nouvelle en soi, soit on m'a amené ici durant mon sommeil et qu'un inconnu doit certainement se balader dans la maison. J'avale difficilement ma salive à cette idée. Je me lève lentement, m'approchant du rideau. Je l'ouvre en observant un bref instant l'extérieur. Je suis dans un immeuble. Je me tourne et regarde la pièce. Une moquette grise, des murs blancs, un bureau en bois, une armoire claire, un lit simple et une table de nuit. Rien de bien étrange à l'exception de quelques photographies accrochées contre le mur au dessus du bureau. Je m'en approche et les contemple. Ma mère et Lionel apparaissent dessus, mais le plus souvent, c'est l'image d'Elena qui en ressort. Je souris en déposant ma main sur son portrait. Je l'entends encore me crier "Range moi ta chambre!" ou encore "Tu ne peux pas laver ton linge sale comme tous les adolescents de ton âge? File!". Désormais 24 heures se sont écroulées, ou peut-être plus, et je les regrette amèrement. Je m'engage à me conduire comme un ange si je reviens sain et sauf à la maison, si je reviens un jour... Mon sourire se fane tandis qu'une voix se fit entendre dans mon dos, me provocant un sursaut.

-Tu l'aimes?

Je me tourne et aperçois Lionel qui me fixe de son regard noisette, les bras croisés, son épaule contre la porte ouverte.

-Bien-sûr, mais pas de la même façon que tu imagines. Je ne suis pas amoureux, Lionel.

-Je t'ai vu la regarder donc ne me raconte pas de connerie.

Comment faire en sorte qu'il comprenne, Fal?

Souhaites-tu changer le destin en lui dévoilant la vérité? C'est de la folie! Il va tout faire pour conquérir le cœur de ta mère et tu disparaîtras!

Et s'il pouvait, au contraire, m'aider? Il veut le bonheur de ma mère, il acceptera le futur qui lui est destiné!

-Donc j'ai bien raison. Je n'aurai peut-être pas dû te sauver de l'hypothermie, ça m'aurait fais un rival en moins à affronter.

Il ne la laissera JAMAIS à Xaphan! Réfléchis bien Amy, autrement tu pourrais bien regretter ton choix.

-C'est tout réfléchis Fal, je vais tout lui dire.

Amy, arrête!

-Qui est Fal? Me dire quoi? Oh j'ai compris, tu es schizophrène et c'est pour cette raison que tes vieux t'ont mis à la porte!

-Fal est une amie possédant de puissants pouvoirs qui a été contrainte de me renvoyer dans le passé pour accomplir une mission que j'ignore encore. 

Lionel stoppe tout mouvement, ses paupières battant plusieurs fois des cils. Les yeux dans les miens, il tira lentement son téléphone de sa poche, prêt à s'en servir.

-Lionel, pose doucement ce téléphone, je n'ai aucune envie de me battre avec toi.

Lionel sursaute en laissant tomber son cellulaire dans un juron. Je me lève, m'avançant lentement vers lui. Il se recule jusqu'à ce que son dos heurte l'armoire. Ma main s'approche de son cou, l'encerclant sans le serrer, sous son regard pétrifié.

-Maman avait tort, tu n'es qu'un lâche.

Il tente de se dégager mais j'exerçais déjà une pression sur sa peau. Il pâlit peu à peu sous la peur que je lui provoquais en cet instant.

-Lâche moi espèce de cinglé!

Sa nouvelle tentative échoue. J'aime cette force que je possède grâce à mes pouvoirs, cette sensation de supériorité sur le monde qui m'entoure. Maman et Papa devaient prendre leur pied avec ça! Je rie en repensant à l'image de ma mère sous la forme d'une adolescente à problème, mais également celle de mon père devenu docile avec le temps. C'est fou à quel point ils me manquent... Sans m'en rendre tout de suite compte, des perles salées roulèrent sur mes joues. Pourquoi faut-il que, lorsque je repense à leur visage souriant, je ne peux m'empêcher de perdre mes moyens? Lionel profite de ce moment de faiblesse pour retourner la situation à son avantage. En une fraction de seconde, je me retrouve le dos contre le sol, la lame d'un canif sous la gorge.

-Qu'est-ce que tu nous veux à la fin!

Sa voix ne me parvient qu'à demi. C'était peut-être ça ma mission, les laisser vivre sans que je n'intervienne. Mais pour cela, je devais mourir dans cette dimension. Aussitôt, j'empoigne sa main armée. Il est plus fort que moi hors utilisation de pouvoirs.

-Je veux juste que tout cela cesse. Je souhaite découvrir la raison de ma venue ici. Mais pour cela, j'ai besoin d'aide. Si tu ne veux pas m'aider, dans ce cas je te demande de me tuer et avec un peu de chance, je pourrais rentrer chez moi et revoir mes parents.

-Tu divagues complètement.

Il essaie de se lever mais ma main tient fermement la sienne, l'obligeant à rester dans cette position.

-Je te laisse le choix, ou bien tu m'aides, ou bien tu me tues.

-Mais t'as qu'à te suicider dans ce cas! Tu m'as dis que tes parents n'étaient pas morts, puis tu me parles d'aller les retrouver en crevant, je suis complètement largué là!

Plus il s'énervait, plus j'avançais la lame vers ma gorge avec une force déconcertante.

-Si je t'aide, tu nous laisseras tranquille, Elena et moi?

J'acquiesce en sentant la lame taillant légèrement ma peau, un mince filet couleur rubis s'évadant de la plaie. Oups, je suis peut-être allé trop loin.

-Ok c'est bon, je vais te filer un coup de main! Maintenant lâche mon poignet p*tain!

Je m'exécute, laissant Lionel se redresser tandis que je pris place sur le lit, l'invitant à en faire de même.

-Je préfère rester debout. Tu veux que j'aille te chercher des bandages?

-Non ça a déjà cicatrisé.

En effet, il n'y avait plus aucune trace sur mon cou, juste du sang qui n'avait pas fini de sécher que j'essuie tant bien que mal avec un tissu trouvé au fond de ma poche. Malgré que la blessure ait disparu, la douleur était bien réel. 

-Comment t'as fais ça? 

Il s'approche vivement de moi et attrape assez brutalement ma mâchoire qu'il soulève.

-T'es quoi au juste, un magicien?

Je lève les yeux vers le plafond dans un soupire. Au moins j'ai quelques preuves pour qu'il me croit, c'est déjà ça de gagné. 

-Non l'hybride d'un ange noir et d'un démon blanc.

-Arrête tes conneries, je te parle sérieusement.

-Je le suis également.

Je dégage sa main. La tâche semble plus ardue qu'elle n'y paraît.

-Ok, je t'écoute.

Je le regarde, surpris de sa soudaine compréhension. Je lui souris en essuyant mes yeux rougis par les larmes versées plus tôt. Je ne veux plus être le seul à combattre, j'ai besoin d'un allié, même si cela doit être cet imbécile qui en possède le rôle. Je décide de lui raconter tout ce dont je me souvenais, tous les souvenirs accumulés depuis mon accident ou j'ai perdu la mémoire. Il m'écoute patiemment, mais je le voyais dans son regard qu'il ne me croyait pas, un peu comme on laisse un enfant parlait d'un fait qu'il aurait inventé pour ne pas avouer sa faute et échapper à la punition. Je prends alors une grande respiration et allume d'un geste évasif les bougies se trouvant sur la commode, près des photos. Je fixe ma paume, interrogateur. J'ignorais que je pouvais faire ça, ça m'est venu comme par réflexe, ou une habitude oubliée.

- Mon véritable nom est Amy Ablam Mélias-Hiros et je suis le fils d'Elena et Xaphan. On m'a envoyé dans le passé contre mon gré afin d'accomplir une mission dont j'en ignore la cause. Si je parviens à l'accomplir, je devrais me rendre dans un monde parallèle pour finir par la quête de ma mémoire effacée pour une raison qui m'est inconnue. Je ne compte pas entraver le destin, mais simplement connaître la vérité sur mes origines, à commencer par ces pouvoirs que je possède.

-Dans ce cas, si tu viens réellement du futur, peux-tu me décrire mon avenir?

Soudain, il se lève, agité. Il tourne en rond dans la pièce, ses paumes positionnées de part et d'autre de son crâne. Il murmure des paroles que je peine à comprendre. Cependant, après une grande concentration, je parviens à déchiffrer une simple phrase "Tout cela n'est pas réel Lionel, tu vas devenir fou avec toutes ces conneries".

Je n'ai eu d'autre choix de me transformer.

Note d'auteur:

Ca faisait looooongtemps que je n'avais pas écrit sur ce blog mais ça fait du bien! J'espère que cette petite suite vous aura plus, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire en bas du chapitre et à bientôt pour la suite de l'aventure!

Salut tout le monde! Et oui, je ne pensais pas que ça faisait aussi longtemps mais cela fait bien 4 ans que ce blog a été crée!!! Vous me manquez tous les amis mais je n'ai plus vraiment l'occasion d'écrire sur ce blog et sachant que j'écris sur un autre blog (Skyrock) et que l'univers est complètement différent, je risque potentiellement d'être influencé. Mais ne vous inquiétez pas, tant que je n'aurais pas achevé la TOTALITE des récits présents, je continuerai pour vous les lecteurs qui me suivent et ceux qui se perdent sur internet! Au rdv achevé les fics "et si on recommençait: saison 2", "les pouvoirs d'un déesse: saison 2" (à débuter) et quelques fics sur amour sucré ^^ Donc à la prochaine!

J'avance à travers la ville, ou du moins c'est Lionel qui avance! Sans dec', il ne peut pas me lâcher la grappe celui là? J'inspire profondément en cherchant désespéramment un moyen de me sortir de cette situation lorsqu'une idée me vient.

-Lio-Lionel...? (je gémis en passant à côté d'une vieille qui manqua de faire tomber son dentier) Tu-tu pourrais me laisser descendre maintenant, pas que je n'aime pa-pas ce que tu me fais mais je ne vais pas pouvoir me retenir très lon-longtemps...

-Mais p*tain t'es grave comme mec, tu pouvais pas le dire avant?!

Il me déposa au sol en une fraction de seconde avant de se reculer, l'air dégouté. Je lui sourie en repartant les mains dans les poches en direction d'un marchant de glace où je pris un cône vanille à l'italienne. Lionel soupira en découvrant ma ruse et s'avoua vaincu. Avec un peu de chantage, rien de bien méchant juste question que je garde le secret sur son comportement de tout à l'heure, il me paya ma glace et s'en commanda une à la pistache. 

-Tu sais que je risque ma vie pour toi en arrivant en retard?

-Ooooh je suis touché...Tu veux un bisou de remerciement?

-Un conseil, ferme ta gu*ule ou je te fais bouffer ta glace d'une autre manière.

Je l'observe croquer dans sa glace avant d'afficher une drôle de grimace. Qui a dit que le froid était bon pour les gencives et le cerveau? Je pose un coude sur la table, l'autre tenant mon cornet et donna un petit coup de langue sur le dessus de mon petit plaisir sucré, pensif. Pourquoi ai-je donc été envoyé ici? Quel est ma mission à accomplir dans cette dimension? Combien de temps allais-je mettre avant de retourner chez moi? C'est difficile à avouer mais malgré leurs taquineries et leurs coups bas, mes parents me manquent terriblement. Je continue de manger ma glace lorsque je remarquai qu'un liquide froid se faufila entre mes doigts. 

-Tu devrais rapidement la finir avant qu'elle ne continue de fondre. Et essuie toi le visage, t'en a partout. 

Il prit sa serviette et la passa sur mes lèvres, comme un adulte essuyant la bouche de son enfant après un repas. Je décide de jeter ma glace dans la poubelle. J'entreprends par la suite de lécher mes doigts sous le regard gêné de Lionel, ses joues rosissant. Je lui sourie avant de lui demander où se trouve Elena.

-Dans le quartier ouest, sous le pont.

Il se lève à son tour les mains dans les poches et me dépasse. Je fixe son dos, marchant dans ses pas avec amusement, un peu comme un enfant. Je suis définitivement entrain de péter les plombs. Une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons devant le pont où Elena se tenait au bord, les jambes dans le vide, une clope à la bouche. Elle se courba en avant en nous voyant, un grand sourire mesquin sur les lèvres. Soudain, Lionel tendit les bras dans sa direction, ma mère se positionnant d'avantage sur le bord. Je retiens ma respiration en voyant son corps tombant du pont, atterrissant sur Lionel qui rit aux éclats, au sol. J'inspire profondément, sentant une veine gonflée sur ma tempe. Finalement, je perdis mon sang froid lorsqu'elle me salua.

-Mais p*tain, vous êtes complétement c*ns! T'aurais pu crever m*rde!

-Relax mec, détend ton string et pète un bon coup! Me dit pas que t'as jamais fais ce genre de chose avant?

Je la regarde, perplexe. Je soupire bruyamment avant de m'assoir sur l'une des marches de l'escalier menant au pont. Je tâte ma veste et en sors une cigarette que je place entre mes lèvres, la laissant éteinte.

-Ma mère est, du moins était, assez stricte, elle ne voulait pas que je reproduise ses erreurs de jeunesse. Mon père s'en foutait mais quand la daronne passait derrière, il devenait tout gentil tout mignon en mode soumis. 

-Tu es orphelin?

Elle prit une voix presque maternelle, me tendant son briquet que je repousse d'une main tremblante, lui expliquant que j'appliquai une métaphore trouvée dans un des rares livres que j'ai lu dans ma vie.

-Non, juste un type paumé qui n'a pas de toit, et désormais plus de famille.

-T'as fugué?

Lionel prit la clope que lui tendait Elena et s'assit à mes côtés.

-C'est compliqué, je n'ai pas vraiment eu le choix.

-Tu sais, on a chacun notre passé donc si t'as pas envie d'en parler, ne te force pas c'est inutile.

Je me lève précipitamment en me tournant vers eux, devant leurs regards curieux.

Amy, c'est la dernière fois que je me présente à toi dans cette dimension. Tu dois garder ton identité secrète, autrement tu pourrais interférer le futur. Et surtout, ne te présente sur AUCUNE photo ou vidéo, autrement les répercussions pourraient être dramatique.

Fal, que dois-je faire?

Trouve ta mission espèce de débile, et par la même occasion un toit!

-Si tu veux, elle hésita un moment, enfin je veux dire puisque tu es sous ma responsabilité, et que commence à t'apprécier, tu pourrais venir passer quelques jours chez moi. Je pense que Xaphan sera aussi là, il voulait te parler à propos de la dernière fois.

-C'est quoi lui? Ton mec?

Oh la, le ton monte, ce n'est pas bon signe...Je décide de m'interposer entre les deux qui commençaient à se regarder en chien de faïence. Non en vrai comment j'ai trop envie de f*utre la m*rde! Je le fais? Je ne le fais pas?

-Je te remercie de m'héberger Elena, c'est vraiment cool de ta part.

-Ah non attends, ceux sont quoi ces c*nneries? Tu viens de le rencontrer et directe tu lui proposes de vivre chez toi, réveille toi! Tu le connais à peine, ses réactions pourraient être imprévisibles. 

-Mais t'as qu'à l'héberger si ça t'emm*rde tant que ça!

-T'as cru que j'faisais la charité?!

-Voilà, donc f*rme ta gu*ule et fait pas ch*er, m*rde!

Elena me tire par le bras et nous quittons rapidement l'endroit sous le regard haineux de Lionel dont les phalanges saignaient lorsque j'entendis un bruit derrière nous et que je le retournai pour la seconde fois dans sa direction. Je viens de me faire un ennemi, c'est sûr.

Elle sortit une clef de sa poche en jean lorsqu'on arriva devant une grande porte en bois, me lâchant le bras. Nous rentrons dans la petite maison à deux étages et elle m'indique le salon où elle déplie le canapé clic-clac dont trois lattes sont cassées.

-Tu dors ici, si tu as des affaires, c'est dans un sac à côté de l'étagère. La salle de bain est à l'étage avec ma chambre si t'as besoin. La cuisine se trouve à côté du salon. Des questions?

-Oui, quand arrive Xaphan? J'ai à vous parlez tous les deux.

-Je suis là, et regardez ce que je vous rapporte, caché derrière la porte d'entrée.

Xaphan se trouve dans l'encadrement de la porte, tenant par la nuque Lionel qui tentait de justifier son comportement douteux. Elena péta littéralement les plombs.

-Mais c'est pas possible! Tu ne peux pas me laisser RESPIRER?! J'en peux plus de ton attitude Lionel, il y en a marre! Tu sais que je t'aime, mais mets toi dans le crâne qu'il n'y aura jamais rien entre nous donc si je veux avoir d'autres amis GARCONS ou encore un PETIT-AMI c'est mon droit ok?! T'es pas mon père, ni mon frère biologique ni mon tuteur donc lâche moi les baskets p*tain!

Lionel s'apprêta à repartir lorsque je l'en empêchai, le retenant par le poignet. Il me jeta un regard sombre avant de se dégager avec une facilité déconcertante.

-Pense pas qu'on soit pote la pédale! Tu penses que je n'ai pas remarqué ton petit jeu aguicheur tout à l'air et la manière dont tu me matais le c*l? 

-Pour ta gouverne, t'es mignon mais non merci, niveau caractère je mérite quand même mieux que toi. Et oui je suis bisexuel mais qu'est-ce que ça peut bien te f*utre? 

 -Bon les mecs, on se calme. Lionel, dehors.

Sans que je ne m'y attende, il me cracha au visage. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Je l'attrape par le col et le plaque au sol en le retournant sur mon épaule sous le cri d'Elena. Je lui envoie une droite, lui ouvrant l'arcane sourcilière. Je me lève, reprenant ma respiration en remettant mes vêtements en place. Pour qui se prenait-il ce bât*rd? Je soupire d'agacement en sentant une poigne dans ma nuque. Je me tourne et évite de justesse un coup. Je le retourne et le frappe dans la nuque. Xaphan a juste le temps de le rattraper avant qu'il ne tombe au sol, évanouit. Elena me fixe, son regard lançant des éclairs de rage dans ma direction. Ses cheveux commence à se soulever dans les airs, ce n'est vraiment pas bon signe...

-Qu'as-tu osé faire?

-Ele-Elena... Calme toi! C'était lui ou moi et il a de la chance que je ne suis pas de nature violente!

-Dégage...

-Mais mam...

Je me reprends assez rapidement en prenant mon sac de cours sur les épaules et en quittant précipitamment la pièce. Ma mère me manque, je veux retrouver mes parents.

Note d'auteur:

Non, sans dec, je suis enfin de retour 0_0 Comment ça faisait grave longtemps! Mes petits personnages m'ont bien manqué mais je risque d'avoir un peu de mal entre mes idées de l'époque et celles que j'ai aujourd'hui, le style d'écriture risque de légèrement varier ^^' Enfin bref, voili voilou en espérant que ce chapitre vous aura plus!

P.S: Je compte finir cette saison, peut-être en faire une saison 3 si j'ai le temps et l'envie (car avec mon blog actuel, pas facile de gérer entre les deux registres sachant que mes idées nouvelles s'implantent dans le décor de cette ancienne fiction :/), et peut-être faire la saison deux de l'histoire comprenant Ice et Ruby ^^

J'avais dans le projet de créer un méga chapitre Saint Valentin, malheureusement, je me suis rendu compte que c'était nul et vous le savez aussi bien que moi que lorsqu'on a pas d'idée, on a pas d'histoire. Du coup je m'en excuse mais il n'y aura pas de chapitre. En tout cas j'espère que vous avez passer une merveilleuse Saint Valentin cette année encore. N'ayant pas de petit ami, je ne crois pas au grand amour et n'espère ne pas tomber amoureuse pour des raisons personnelles que je ne souhaite pas divulguer. En tout cas je vous remercie de venir si nombreux sur mon blog (malgré le peu de commentaire que je reçois), à l'heure où je vous écris nous sommes à 3223 visiteurs alors un grand merci à vous mes chers lecteurs, même ceux qui tombe par hasard dessus mais qui prennent le temps de lire et de revenir. Je vous souhaite encore une très joyeuse Saint Valentin et on se retrouve très prochainement sur le blog pour de nouvelles aventures. A très bientôt!