• Chapitre 3: Quand le passé nous rattrape

    Je me sens bien, il fait si chaud. J’entrouvre les paupières, distinguant une pièce claire éclairée par de faibles rayons lumineux émanant de la fenêtre. Je me débarrasse de la couverture. Qu'est-ce que je fais ici? Je me rappelle pourtant m'être endormi sur le banc près du pont. Je m'assis en me pinçant l'avant bras. Ai-je changé de dimension? Aurais-je accomplis ma mission sans le savoir? Non je ne le pense pas, ce serait trop simple, trop insensé. Il doit il y avoir une explication logique. Soit j'ai vraiment changé de dimension, ce qui ne serait pas une si mauvaise nouvelle en soi, soit on m'a amené ici durant mon sommeil et qu'un inconnu doit certainement se balader dans la maison. J'avale difficilement ma salive à cette idée. Je me lève lentement, m'approchant du rideau. Je l'ouvre en observant un bref instant l'extérieur. Je suis dans un immeuble. Je me tourne et regarde la pièce. Une moquette grise, des murs blancs, un bureau en bois, une armoire claire, un lit simple et une table de nuit. Rien de bien étrange à l'exception de quelques photographies accrochées contre le mur au dessus du bureau. Je m'en approche et les contemple. Ma mère et Lionel apparaissent dessus, mais le plus souvent, c'est l'image d'Elena qui en ressort. Je souris en déposant ma main sur son portrait. Je l'entends encore me crier "Range moi ta chambre!" ou encore "Tu ne peux pas laver ton linge sale comme tous les adolescents de ton âge? File!". Désormais 24 heures se sont écroulées, ou peut-être plus, et je les regrette amèrement. Je m'engage à me conduire comme un ange si je reviens sain et sauf à la maison, si je reviens un jour... Mon sourire se fane tandis qu'une voix se fit entendre dans mon dos, me provocant un sursaut.

    -Tu l'aimes?

    Je me tourne et aperçois Lionel qui me fixe de son regard noisette, les bras croisés, son épaule contre la porte ouverte.

    -Bien-sûr, mais pas de la même façon que tu imagines. Je ne suis pas amoureux, Lionel.

    -Je t'ai vu la regarder donc ne me raconte pas de connerie.

    Comment faire en sorte qu'il comprenne, Fal?

    Souhaites-tu changer le destin en lui dévoilant la vérité? C'est de la folie! Il va tout faire pour conquérir le cœur de ta mère et tu disparaîtras!

    Et s'il pouvait, au contraire, m'aider? Il veut le bonheur de ma mère, il acceptera le futur qui lui est destiné!

    -Donc j'ai bien raison. Je n'aurai peut-être pas dû te sauver de l'hypothermie, ça m'aurait fais un rival en moins à affronter.

    Il ne la laissera JAMAIS à Xaphan! Réfléchis bien Amy, autrement tu pourrais bien regretter ton choix.

    -C'est tout réfléchis Fal, je vais tout lui dire.

    Amy, arrête!

    -Qui est Fal? Me dire quoi? Oh j'ai compris, tu es schizophrène et c'est pour cette raison que tes vieux t'ont mis à la porte!

    -Fal est une amie possédant de puissants pouvoirs qui a été contrainte de me renvoyer dans le passé pour accomplir une mission que j'ignore encore. 

    Lionel stoppe tout mouvement, ses paupières battant plusieurs fois des cils. Les yeux dans les miens, il tira lentement son téléphone de sa poche, prêt à s'en servir.

    -Lionel, pose doucement ce téléphone, je n'ai aucune envie de me battre avec toi.

    Lionel sursaute en laissant tomber son cellulaire dans un juron. Je me lève, m'avançant lentement vers lui. Il se recule jusqu'à ce que son dos heurte l'armoire. Ma main s'approche de son cou, l'encerclant sans le serrer, sous son regard pétrifié.

    -Maman avait tort, tu n'es qu'un lâche.

    Il tente de se dégager mais j'exerçais déjà une pression sur sa peau. Il pâlit peu à peu sous la peur que je lui provoquais en cet instant.

    -Lâche moi espèce de cinglé!

    Sa nouvelle tentative échoue. J'aime cette force que je possède grâce à mes pouvoirs, cette sensation de supériorité sur le monde qui m'entoure. Maman et Papa devaient prendre leur pied avec ça! Je rie en repensant à l'image de ma mère sous la forme d'une adolescente à problème, mais également celle de mon père devenu docile avec le temps. C'est fou à quel point ils me manquent... Sans m'en rendre tout de suite compte, des perles salées roulèrent sur mes joues. Pourquoi faut-il que, lorsque je repense à leur visage souriant, je ne peux m'empêcher de perdre mes moyens? Lionel profite de ce moment de faiblesse pour retourner la situation à son avantage. En une fraction de seconde, je me retrouve le dos contre le sol, la lame d'un canif sous la gorge.

    -Qu'est-ce que tu nous veux à la fin!

    Sa voix ne me parvient qu'à demi. C'était peut-être ça ma mission, les laisser vivre sans que je n'intervienne. Mais pour cela, je devais mourir dans cette dimension. Aussitôt, j'empoigne sa main armée. Il est plus fort que moi hors utilisation de pouvoirs.

    -Je veux juste que tout cela cesse. Je souhaite découvrir la raison de ma venue ici. Mais pour cela, j'ai besoin d'aide. Si tu ne veux pas m'aider, dans ce cas je te demande de me tuer et avec un peu de chance, je pourrais rentrer chez moi et revoir mes parents.

    -Tu divagues complètement.

    Il essaie de se lever mais ma main tient fermement la sienne, l'obligeant à rester dans cette position.

    -Je te laisse le choix, ou bien tu m'aides, ou bien tu me tues.

    -Mais t'as qu'à te suicider dans ce cas! Tu m'as dis que tes parents n'étaient pas morts, puis tu me parles d'aller les retrouver en crevant, je suis complètement largué là!

    Plus il s'énervait, plus j'avançais la lame vers ma gorge avec une force déconcertante.

    -Si je t'aide, tu nous laisseras tranquille, Elena et moi?

    J'acquiesce en sentant la lame taillant légèrement ma peau, un mince filet couleur rubis s'évadant de la plaie. Oups, je suis peut-être allé trop loin.

    -Ok c'est bon, je vais te filer un coup de main! Maintenant lâche mon poignet p*tain!

    Je m'exécute, laissant Lionel se redresser tandis que je pris place sur le lit, l'invitant à en faire de même.

    -Je préfère rester debout. Tu veux que j'aille te chercher des bandages?

    -Non ça a déjà cicatrisé.

    En effet, il n'y avait plus aucune trace sur mon cou, juste du sang qui n'avait pas fini de sécher que j'essuie tant bien que mal avec un tissu trouvé au fond de ma poche. Malgré que la blessure ait disparu, la douleur était bien réel. 

    -Comment t'as fais ça? 

    Il s'approche vivement de moi et attrape assez brutalement ma mâchoire qu'il soulève.

    -T'es quoi au juste, un magicien?

    Je lève les yeux vers le plafond dans un soupire. Au moins j'ai quelques preuves pour qu'il me croit, c'est déjà ça de gagné. 

    -Non l'hybride d'un ange noir et d'un démon blanc.

    -Arrête tes conneries, je te parle sérieusement.

    -Je le suis également.

    Je dégage sa main. La tâche semble plus ardue qu'elle n'y paraît.

    -Ok, je t'écoute.

    Je le regarde, surpris de sa soudaine compréhension. Je lui souris en essuyant mes yeux rougis par les larmes versées plus tôt. Je ne veux plus être le seul à combattre, j'ai besoin d'un allié, même si cela doit être cet imbécile qui en possède le rôle. Je décide de lui raconter tout ce dont je me souvenais, tous les souvenirs accumulés depuis mon accident ou j'ai perdu la mémoire. Il m'écoute patiemment, mais je le voyais dans son regard qu'il ne me croyait pas, un peu comme on laisse un enfant parlait d'un fait qu'il aurait inventé pour ne pas avouer sa faute et échapper à la punition. Je prends alors une grande respiration et allume d'un geste évasif les bougies se trouvant sur la commode, près des photos. Je fixe ma paume, interrogateur. J'ignorais que je pouvais faire ça, ça m'est venu comme par réflexe, ou une habitude oubliée.

    - Mon véritable nom est Amy Ablam Mélias-Hiros et je suis le fils d'Elena et Xaphan. On m'a envoyé dans le passé contre mon gré afin d'accomplir une mission dont j'en ignore la cause. Si je parviens à l'accomplir, je devrais me rendre dans un monde parallèle pour finir par la quête de ma mémoire effacée pour une raison qui m'est inconnue. Je ne compte pas entraver le destin, mais simplement connaître la vérité sur mes origines, à commencer par ces pouvoirs que je possède.

    -Dans ce cas, si tu viens réellement du futur, peux-tu me décrire mon avenir?

    Soudain, il se lève, agité. Il tourne en rond dans la pièce, ses paumes positionnées de part et d'autre de son crâne. Il murmure des paroles que je peine à comprendre. Cependant, après une grande concentration, je parviens à déchiffrer une simple phrase "Tout cela n'est pas réel Lionel, tu vas devenir fou avec toutes ces conneries".

    Je n'ai eu d'autre choix de me transformer.

    Chapitre 3: Quand le passé nous rattrape

    Note d'auteur:

    Ca faisait looooongtemps que je n'avais pas écrit sur ce blog mais ça fait du bien! J'espère que cette petite suite vous aura plus, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire en bas du chapitre et à bientôt pour la suite de l'aventure!

     


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